Miguel Ardan
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Miguel Ardan se considère comme un artiste d’instinct, comme un garçon spirituel, qui ne fait pas un feu roulant de bons mots, mais s’escrime plutôt en tirailleur. Dans les discussions, peu soucieux de la logique, rebelle au syllogisme, il porte des coups bien à lui. Véritable casseur de vitres, il lance en pleine poitrine des arguments ad hominem d’un effet sûr, et il aime à défendre du bec et des pattes les causes désespérées. Entre autres manies, il se proclame « un ignorant sublime », comme Shakespeare. C’est, en somme, un bohémien du pays des monts et merveilles, un aventureux, mais non pas aventurier, un casse-cou, un Phaéton menant à fond de train le char du Soleil, un Icare avec des ailes de rechange. Au bout de la folie est, selon lui, son tout premier roman. |